La diététique énergétique chinoise nous invite à regarder l’alimentation sous une optique différente où saveurs, couleurs, textures prennent une autre dimension.
Pour beaucoup, la diététique ne s’opère qu’au travers de régimes, de pesées, d’injonctions. Elle est une sorte de surveillance, une inquiétude, qui infiltre nos assiettes et nos bouchées. Sous cette vigilance, l’expérience du repas semble se dévitaliser. Les aliments se désagrègent en petites entités qu’il faut distinguer toujours et encore. Lipides, protides, glucides, nous semblons condamner à une énumération sans fin. Ainsi, insidieusement, manger devient un calcul voire une guerre froide. Dans celle-ci, on nous engage d’une part à renforcer “les alliés du quotidien” : les anti-oxydants, les oméga 3, les fibres… Et d’autre part, on nous entraine à écarter les agents de la menace intérieure : les sucres, les nitrites, les sulfites… Dès lors, on mange sous la contrainte et la peur de “démons” qui avancent silencieusement en nous. On les nomme cholestérol, diabète, cancer etc.
la diététique tiraillée entre santé, plaisir et partage
Pourtant, manger ne relève pas seulement d’un processus d’entretien et de régénération de l’individu. Le manger qui fait vivre est enrichi par une dimension incontournable, le plaisir. Quand le nouveau-né arrive au monde, manger est le premier des contentements. Être nourri, c’est éteindre cette angoisse terrible qu’est la faim, c’est calmer cette alarme qui hurle comme un couteau. C’est avoir dans la bouche une douceur, une chaleur joyeuse qui remplit, consolide et apaise. C’est trouver une satisfaction rassurante qui encourage, qui établit le lien à la mère, le lien à l’autre.
Et très vite, on glisse naturellement d’un plaisir individuel vers le partage… manger devient aussi une expérience sociale. En effet, étymologiquement, un copain est celui “avec qui je partage mon pain”. Manger obéit alors à une cadence de pauses et de retrouvailles, tantôt sous le signe du calme, tantôt sous le signe de la fête. C’est se rejoindre pour déguster des plats qui parlent, des recettes transmises de génération en génération… sous l’influence du terroir ou de l’exotisme…Alors comment faire pour que ces différents pan du manger ne nous écartèle plus ?
Du côté de la diététique énergétique
L’approche de la Médecine Traditionnelle Chinoise (MTC) dévoile des champs plus larges. La Diététique est l’un des cinq piliers de la MTC et sans doute l’un des plus souverains, dans la mesure où il s’impose comme un art du quotidien. Ici, le Réchauffeur Moyen (milieu du tronc) récupère l’essence subtile des aliments qui devient le Ying Qi (l’énergie nourricière). Ainsi ce dernier va circuler dans tout le corps à travers les vaisseaux et les méridiens sous l’action du Réchauffeur supérieur (haut du tronc).
Dans l’optique énergétique, un ingrédient possède quatre propriétés : une Nature, qui indique si l’aliment a une tendance à réchauffer ou refroidir ; un tropisme, qui est une sorte d’affinité de l’aliment avec un ou plusieurs organes ou entrailles ; une direction, qui, en résonance avec les saveurs, amène un mouvement tendant vers le haut ou le bas, vers l’extérieur ou l’intérieur ; enfin, une ou des saveurs, qui ne se rapportent pas uniquement à la sensation de goût mais qui interagissent avec la fonction énergétique des organes. Par exemple, la notion de saveur agit de manière spécifique sur le Qi. L’amer favorise ainsi la production de liquides ou soutient la dimension Yin de l’énergie.
“Tout n’est qu’ordre et beauté”1
S’ajoute aux propriétés des légumes ou des fruits, la saison de la cueillette, qui leur confère une orientation et une puissance particulière. Comme toujours en MTC, on ne sépare pas les choses de leur environnement. La localisation, la saison, le moment, font l’aliment. Un autre paramètre influence le produit, c’est sa préparation. Par exemple, un aliment frit amène un certain type de chaleur. Et le plus incroyable, c’est la correspondance des couleurs et des formes avec les fonctions énergétiques des Viscères.
Aussi, est-il judicieux de chercher la beauté pour tous nos sens. Dans l’optique chinoise, les aliments ne sont plus des objets que l’on quantifie et que l’on morcelle, ils sont vus sous l’angle de la magie de leur interaction. Il n’y a pas de bon ou de mauvais aliment dans l’absolu car ses attributs entrent en résonance avec les caractéristiques énergétiques de la personne qui le consomme, c’est-à-dire son terrain inné et acquis et sa force de transformation. Ainsi, pourra-t-on voir que tel ou tel aliment est favorable ou défavorable à l’harmonie interne : l’assiette, qu’elle soit appréhendée en grand angle ou en macro, est l’expression d’une beauté sans cesse renouvelée.
Pour aller plus loin
Publié par la FLETC, le “Petit Précis de Diététique Chinoise” est un condensé des secrets de la diététique chinoise. On y trouve plusieurs centaines d’aliments répartis selon leurs propriétés conservées : leur nature, leurs saveurs, leurs tropismes.
Il est le compagnon du quotidien. Il permet de mieux agencer les éléments qui constituent notre assiette, selon leur caractère et selon nos besoins.
Chacun y plongera avec délectation pour suivre un nouveau chemin nutritif… et le thérapeute aura sous la main un guide fidèle pour prodiguer des conseils diététiques avisés.
Il est disponible à l’achat lors des cours FLETC, ou en ligne sur cette plateforme :
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La diététique énergétique chinoise à la FLETC :
Elle alimente tous les cours de MTC, de manière transversale, à travers l’étude de nombreux cas cliniques. Plus spécifiquement, les étudiants abordent les notions de base en 1ère année. Ils approfondissent la diététique curative en 3ème année.
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